Programme éducatif
Les programmes d’enseignement ont toujours eu pour vocation à travers leurs objectifs d’être utiles à la société qui les a engendrés. Ils tiennent compte du niveau économique, socioculturel et des avancées scientifiques de la société. Celle-ci doit assurer la formation de ses membres pour, non seulement les aider à s’adapter au monde qui change et évolue, mais aussi pour relever les défis multiples. C’est pourquoi les programmes éducatifs en Côte d’Ivoire ont connu plusieurs grands moments d’évolution au cours de leur histoire afin de s’adapter à l’évolution de la société. Les programmes éducatifs ivoiriens ont connu les périodes suivantes :
- De 1893 à 1960 : programmes à caractère colonial;
- De 1960 à 1975 : programmes de construction nationale, axés sur la méthode traditionnelle d’enseignement qui suscitent et entretiennent la passivité des élèves ;
- De 1977 à 1995 : programmes rénovés basés sur la méthode active qui place l’élève au centre du processus enseignement apprentissage ;
- De 1995 à 2002 : programmes mettant l’accent sur la formation des citoyens responsables imprégnés des réalités de leur pays et ouvert au monde.
- De 2003 à ce jour : Programmes éducatifs axés sur l’approche par les compétences dans un contexte de scolarisation obligatoire de 6 à 16 ans (Loi n° 2015-635 du 17 septembre 2015 portant modification de la loi n°95-696 du 7 septembre 1995 relative à l’enseignement).
Rappel : Les programmes de 2003 ont été recadrés à partir de 2012 pour accroître leur lisibilité et compréhension.
Progression des apprentissages
La progression des apprentissages constitue un complément à chaque programme disciplinaire en apportant des précisions sur les connaissances (savoirs essentiels) que les élèves doivent acquérir et être capables d’utiliser à chaque année. Il s’agit d’un outil qui est mis à la disposition des enseignantes et des enseignants pour les aider à planifier leur enseignement et les apprentissages que feront leurs élèves. Les progressions sont élaborées par la direction de la pédagogie et de la formation continue (DPFC)
Évaluation des apprentissages
Le cadre d’évaluation fournit, pour chaque discipline du Programme de formation de l’école les balises nécessaires à l'évaluation des apprentissages afin de constituer les résultats des élèves, qui seront transmis à l'intérieur du bulletin unique. Pour chaque discipline, le cadre d'évaluation définit les critères sur lesquels les résultats des élèves doivent s’appuyer. Ces critères d’évaluation découlent de ceux du Programme de formation. Le cadre d’évaluation indique les pondérations permettant de constituer les résultats disciplinaires.
La Loi sur l'instruction publique donne à l'enseignant le droit de choisir les instruments d'évaluation des élèves qui lui sont confiés. Ces outils doivent mesurer et évaluer, constamment et périodiquement, les besoins et l'atteinte des objectifs par rapport à chacun des élèves qui lui sont confiés en se basant sur les progrès réalisés.
Les documents officiels
Prescolaire
L’importance du préscolaire pour la réussite de l’enfant dans son parcours scolaire a été largement démontrée à travers le monde. Le préscolaire prépare l’enfant à l’école de manière progressive et ludique, à travers la socialisation et les premiers apprentissages. A l’école primaire, les premières années sont cruciales pour permettre à l’enfant d’acquérir les compétences fondamentales en lecture et calcul. Une fois ces compétences maîtrisées, l’enfant est apte à acquérir d’autres connaissances. De nombreux pays, notamment la Côte d'Ivoire, ont connu une expansion remarquable de l'accès à l'enseignement primaire depuis le début des années 2000. Cependant, ces pays ont du mal à assurer que tous les enfants qui fréquent l’école sachent lire et écrire. Par ailleurs, l’offre de préscolaire demeure extrêmement limitée dans de nombreux pays et les parents restent pour la plupart peu sensibilisés à l’importance du préscolaire dans le parcours éducatif de l’enfant.
Les défis
En Côte d'Ivoire, les résultats de l'évaluation du PASEC 2014 ont montré que les élèves terminent le cycle primaire avec des lacunes importantes en français et en mathématiques. Bien que 94,2 % des enfants soient inscrits à l'école primaire, seuls 48 % des sortants ont acquis les compétences attendues en lecture, et à peine 26,9 % en mathématiques. De plus, les résultats mettent en évidence des écarts de performance importants entre les élèves des zones urbaines et ceux des zones rurales, au détriment de ces derniers. Les résultats d'apprentissage à l'école primaire sont particulièrement affectés par l'insuffisance de l'offre de services de développement de la petite enfance et d'établissements préscolaires. Dans les zones rurales de la Côte d'Ivoire, le taux de scolarisation préscolaire estimé n'est que de 5 %, alors qu'il est d'à peine 30 % dans les zones urbaines. Les efforts du gouvernement
Le Plan Sectoriel Education / Formation 2016-2025 témoigne de l’engagement fort de la Côte d’Ivoire à s’attaquer au vaste chantier de la qualité de l’éducation, tout en poursuivant les efforts pour assurer l’accès universel à l’éducation de base et relever progressivement l’offre de préscolaire.
Primaire
Le cycle primaire comprend six niveaux (cours préparatoires 1re et 2e année, Cours élémentaire 1re année, Cours élémentaire 2e année, cours moyen 1re année, cours moyen 2e année) ; il est sanctionné par le Certificat d’études primaires élémentaires et un concours d’entrée en classe de 6ème des lycées et collèges. En 2001, le ministère de l’Éducation nationale compte 8 050 écoles primaires publiques tenues par 43 562 enseignants pour 1 872 856 élèves et 925 écoles privées qui emploient 7 406 enseignants pour la formation de 240 980 élèves.
En 2005, l’on dénombre 6 519 écoles primaires dont 86,8 % sont publiques, avec 38 116 enseignants et 1 661 901 élèves. En Côte d’Ivoire, 55 % de la population de 6 à 17 ans et 61 % des filles de ce groupe d’âge sont en dehors de l’école. Le faible taux de scolarisation des filles conduit l’État à développer, dans les années 1990, une politique spécifique pour la scolarisation de la jeune fille. En mars 1993, en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale, la Banque africaine de développement met en place un projet dit « Projet BAD éducation IV » pour améliorer la qualité de l’enseignement, accroître le taux de scolarisation en général et celui des filles en particulier.
Secondaire
L'Enseignement secondaire constitue le deuxième degré d'Enseignement. il est subdivisé en deux cycles, il comprend quatre classes pour le premier cycle et trois pour le second. Ce niveau d’enseignement est « caractérisé par une nette domination du privé ». En 2005 en effet, sur les 522 établissements secondaires que compte le pays, 370 appartiennent au secteur privé. Le ministère ivoirien de l’Éducation nationale enregistre au total un effectif de 660 152 élèves pour 19 892 enseignants en 2005, secteurs privé et public confondus, contre 682 461 élèves pour 22 536 enseignants en 2001-2002, avant le déclenchement de la guerre. Le taux de scolarisation au secondaire ivoirien est de 20 %. Les études secondaires sont sanctionnées pour le premier cycle par le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et pour le second par le baccalauréat.
Son accès est conditionné par l'admission à un concours. Le nombre d'admis est fonction des capacités d'accueil des établissements. Il comprend des filières spécialisées organisées en cycles :
Les filières de l’Enseignement général et technique ;
Les filières de l'Enseignement professionnel.
Les cycles d'études sont définis par des objectifs et des programmes nationaux d'Enseignement général, technique ou professionnel qui comportent des progressions annuelles ainsi que des critères de sélection et d'orientation correspondants. Ils sont organisés de manière à faciliter la réussite du plus grand nombre par des démarches pédagogiques appropriées et diversifiées et à conduire progressivement les élèves vers l'autonomie.
Les documents officiels
DPFC
Publié le 21/07/2022
DPFC
Publié le 21/07/2022
DPFC
Publié le 21/07/2022
Cafop
La côte d’ivoire compte 16 cafop en repartis sur le territoire. les premiers cafop ont été créés dans la seconde moitie des années 70 et les deux derniers en 2015 suite a l’arrête n° 0038/menet/cab/drh du 07/09/2015 portant nomination des deux nouveaux directeurs de cafop des districts du bas-sassandra et du zanzan à savoir les CAFOP de SAN-PEDRO et de BONDOUKOU.
Les cafop sont repartis comme suit:
5 au SUD: ABIDJAN, ABOISSO, BASSAM, DABOU et SAN-PEDRO.
4 au CENTRE: BOUAKÉ (BOUAKÉ 1 ET BOUAKÉ 2); YAMOUSSOUKRO; CENTRE NORD KATIOLA
1 à l'EST: ABENGOUROU
3 à l'OUEST et au CENTRE-OUEST : DALOA, GAGNOA et MAN
3 au NORD: BONDOUKOU, KORHOGO et ODIENNE.
Aussi suite aux résultats concluants des deux phases-pilotes réalisées dans six CAFOP pendant la période de 2017-2019, le Conseil a adopté un nouveau mode de fonctionnement de ces centres en vue d’enrayer les dysfonctionnements liés à leur gouvernance et de renforcer la formation professionnelle des maîtres.
Ce nouveau mode de fonctionnement des CAFOP prévoit deux années de formation théorique avec une dizaine de modules et une année de formation pratique sanctionnées par un examen de titularisation au certificat élémentaire d’aptitude pédagogique.
Au plan de la gouvernance, les personnels enseignants et administratifs bénéficieront durant l’année scolaire d’un accompagnement de l’équipe technique du ministère en charge de l’Education nationale et de l’Ecole normale supérieure (ENS) dans le cadre de la recherche-action et de l’encadrement des professeurs de CAFOP.
RAPPORT D’ÉTAT SUR LE SYSTEME EDUCATIF NATIONAL (RÉSEN1 2016)
Ce Rapport relatif à une politique éducative plus inclusive et plus efficace a, tout comme les précédents, relevé les défis majeurs qui éprouvent la marche et le fonctionnement de l’école ivoirienne et proposé des réponses susceptibles d’améliorer significativement ses performances. À cet effet, le gouvernement ivoirien qui a inscrit l’éducation au rang de ses priorités, initie d’importantes réformes pour donner au secteur éducation/formation une vitalité à même de la rendre moderne, compétitive et ouverte à tous.
Inspiré de ce choix, le Plan du Secteur Éducation 2016-2025 qui dessine l’ambition et les projections à mettre en œuvre, traduit la ferme volonté de la Côte d’Ivoire de faire de l’institution scolaire, la clé de voûte du développement du capital humain pour un essor économique et social durable.
La scolarité obligatoire de 6 à 16 ans et la baisse de la barre d'admission en 6ème consacrent entre autres, la matérialité du processus de réformes engagé en faveur de l’école, des enfants et des jeunes. Il en va de même pour la réforme de la formation initiale des enseignants du préscolaire et du primaire.
En effet, c’est pour accompagner son ambition de mettre en place un dispositif de formation initiale des enseignants qui réponde aux normes et exigences de qualité, que le Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle s’est engagé dans ce processus de réforme lancé depuis 2012.
Cette réforme qui s’inscrit dans le cadre du programme d’amélioration de la qualité de l’éducation de base et de l’enseignement, a pour objectif de réinstaller le système éducatif dans ses fondamentaux et partant, d’assurer les bases solides de son développement dans la durée.
Cet objectif doit permettre à moyen terme, une meilleure formation des élèves-maîtres pour une prise en charge efficace des jeunes enfants du préscolaire et assurer une transition harmonieuse au primaire à l’âge légal de six (6) ans.
Pour réaliser cet objectif, l’expertise de plusieurs cabinets a été sollicitée, ce sont : SOFRECO, CRC SOGEMA et CIEP .
Après trois ans d’expérimentation, que retenir de cette nouvelle approche de formation initiale dans le paysage des CAFOP ?
Dans sa mise en œuvre, la réforme répond-t-elle aux objectifs qui lui sont assignés ?
Comment la rendre plus efficace en termes de maîtrise, d’implémentation, voire d’acceptation par tous les acteurs ?
Telles sont les interrogations essentielles qui servent de base à la trame du présent rapport ordonné autour des points suivants :
• Contexte, justification
• Mise en œuvre de la réforme
• Activités réalisées
• Difficultés rencontrées
• Acquis
• Recommandations
• Perspectives
I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION
L’enseignement-apprentissage en Côte d’Ivoire fait l’objet d’évaluations périodiques de la part de structures compétentes pour en mesurer les effets induits sur les acquis des élèves. Les résultats des différentes évaluations des compétences de base conduites notamment par la Direction de la Veille et du Suivi des Programmes (DVSP) grâce à l’appui des Partenaires Techniques et Financiers (Banque Mondiale, UNICEF), dans les zones Ouest, Nord et Est de la Côte d’Ivoire tant au primaire qu’au secondaire, ont révélé des insuffisances chez les apprenants quant à la maîtrise de la lecture, du calcul et de l’écriture. Ces faiblesses constituent les facteurs essentiels de l’échec scolaire et partant du décrochage en cours de scolarité. Par ailleurs, l’analyse diagnostique du dispositif de formation initiale des enseignants du préscolaire et du primaire de Côte d’Ivoire, a permis d’identifier les dysfonctionnements que sont :
• L’inadéquation des programmes de formation avec les réalités des écoles ;
• L’inadéquation entre les curricula actuels et les contraintes d’une professionnalisation de la formation ;
• Un concours manquant d’efficacité à sélectionner les meilleurs profils d’instituteurs ; • Un corps de professeurs de CAFOP maîtrisant très peu les techniques de la formation professionnelle initiale des instituteurs ;
• Un corps de maîtres d’application non formés à l’encadrement de la formation pratique des instituteurs ;
• Une gouvernance d’ensemble et de proximité des CAFOP qui ne régule pas efficacement les dysfonctionnements au plan financier, humain, matériel et pédagogique.
Toutes choses qui ont rendu impérative la nécessité de réviser le dispositif de formation existant pour opérer les changements mélioratifs aptes à permettre aux enfants d’intégrer les compétences de base et consolider significativement leurs résultats et la qualité de leur cursus scolaire. C’est toute la raison d’être de la présente initiative de la réforme de la formation initiale des maîtres dont le processus est en cours depuis 2012.
II. MISE EN ŒUVRE DE LA REFORME
La conduite de la réforme de la formation initiale des maîtres s’effectue avec pour données de référence les objectifs assignés, la méthodologie définie et le processus arrêté.
1. Objectifs de la réforme
Fondamentalement la réforme a pour objectif d’:
• améliorer la qualité de l’éducation de base et de l’enseignement.
Plus spécifiquement, elle vise à :
• définir un cadre réglementaire à la formation ;
• améliorer la gouvernance des CAFOP ;
• promouvoir la formation modulaire ;
• développer les compétences professionnelles chez les élèves-maitres;
• renforcer le travail en équipe des enseignants ;
• consolider le temps d’apprentissage alloué à la pratique en vue d’une plus grande maîtrise des contenus et des méthodes pédagogiques ;
• redynamiser le fonctionnement des ateliers ;
• engager davantage d’acteurs dans la gestion pédagogique et administrative des CAFOP à travers le conseil de formation ;
• crédibiliser les évaluations de fin de formation des élèves-maîtres.
2. Méthodologie de mise en place de la RFIM
Cette méthodologie est fondée sur une approche participative, comparative et contextualisée avec une circulation constante de l’information entre les différentes parties prenantes :
• Une phase d’analyse documentaire pour prendre connaissance des documents nécessaires à la planification des interventions ;
• Une phase en distanciel, à travers des visioconférences pour maintenir les échanges entre l’équipe technique nationale et les experts internationaux ;
• L’organisation d’ateliers d’écriture, de relecture et de validation des modules de formation ainsi que des documents d’accompagnement ;
• L’organisation d’ateliers de conception et de construction des outils de pilotage de la réforme ;
• La mise en œuvre d’une phase de pré-expérimentation du dispositif d’encadrement des élèves-maîtres de 2ème année avec le CAFOP de Grand-Bassam ;
• La mise en œuvre d’une phase expérimentale des dispositifs de la formation modulaire à travers le choix de (03) CAFOP pilotes 1 (Grand-Bassam, Gagnoa, Yamoussoukro), puis l’extension à trois (3) autres (Dabou, Abengourou, Bondoukou) portant ainsi la phase pilote 2 à six (6) CAFOP (Grand-Bassam, Gagnoa, Yamoussoukro, Dabou, Abengourou, Bondoukou) ;
• L’organisation de missions de sensibilisation et d’information des acteurs de terrain à l’appropriation des dispositifs de la réforme de la formation initiale des maîtres ;
• L’organisation de sessions de renforcement des capacités des acteurs des CAFOP à l’appropriation des dispositifs de la réforme ;
• L’organisation de missions de suivi-évaluation de la mise en œuvre de la réforme;
• L’organisation de bilans d’étapes et d’un bilan général à la fin de chaque année scolaire pour identifier les forces et les faiblesses des différents dispositifs de la réforme et pour valider les éventuelles propositions de remédiations.
3. Processus de mise en œuvre de la reforme
Sept (7) grandes étapes ont jalonné le processus de mise en œuvre de la réforme de la formation initiale des maîtres.
a) L’étape du diagnostic des dysfonctionnements
Elle a été conduite par le cabinet international SOFRECO en 2012 avec le concours de l’équipe technique nationale. Elle a consisté à identifier les principaux dysfonctionnements du système de formation initiale des maîtres à travers des enquêtes de terrain auprès des acteurs ayant la charge de 4 la formation ou de l’encadrement des élèves-maîtres. Ainsi, en plus des formateurs de CAFOP, d’autres acteurs tels que des DREN, des IEPP, des CPPP des DEP et des Maîtres d’application ont été interviewés pour recueillir leur ressenti sur la qualité de la formation administrée en CAFOP.
b) L’étape de la construction des dispositifs de formation initiale
L’intervention du cabinet CRC SOGEMA de 2014 à 2015 avait pour but de mettre en place des dispositifs de formation initiale des enseignants qui répondent aux normes et exigences de qualité et capables de garantir une professionnalisation de cette activité. Au terme de ces travaux, les résolutions suivantes ont été adoptées :
• L’administration de l’évaluation des compétences de l’enseignant du préscolaire et du primaire, se fait désormais à partir d’un référentiel des compétences de l’instituteur ivoirien ;
• Le passage de la formation disciplinaire à la formation modulaire afin de mettre l’accent sur le développement des compétences professionnelles en lien avec le métier d’instituteur;
• L’Identification des intitulés des modules de formation des élève-maîtres ;
• La validation du principe de l’alternance théorie-pratique.
c) L’étape de la finalisation des dispositifs de la réforme
Le recours à l’expertise du Centre International d’Études Pédagogiques (CIEP) de 2016 à 2017, a permis de fournir à l’équipe technique nationale, un appui déterminant dans la finalisation des outils pédagogiques, des textes devant encadrer la réforme ainsi que la mise en œuvre de la formation des acteurs. Son concours a donc permis :
- L’écriture et la validation de treize (13) modules de formation ainsi que les documents d’accompagnement y relatifs ;
- La rédaction et la validation des textes-cadres de la réforme de la formation initiale ;
- La conception et la validation des dispositifs d’encadrement des élèves-maîtres en stage en responsabilité.
d) L’étape de la pré-expérimentation du dispositif d’encadrement des élèves-maîtres de 2ème année (2016-2017)
Elle a eu pour cadre le CAFOP de Grand-Bassam et a pris en compte seize (16) jeunes filles élèves-maîtres de la circonscription de l’enseignement préscolaire et primaire de Bonoua.
La mise en œuvre de la pré-expérimentation répondait à l’objectif de tester le dispositif d’encadrement des élèves-maîtres de 2ème année avec un échantillon réduit.
Ainsi, cette activité a permis d’identifier les forces et les faiblesses du dispositif d’encadrement et d’apporter des remédiations appropriées.
Les résultats ayant été très satisfaisants, le comité de pilotage de la réforme a décidé de généraliser le dispositif d’encadrement de 2ème année dès la rentrée scolaire 2017-2018.
e) L’étape de la phase pilote 1 (2017-2018)
Trois CAFOP ont été retenus pour cette phase. Ce sont : Grand-Bassam, Gagnoa et Yamoussoukro. Il s’est agi pour ces CAFOP de mettre en œuvre les dispositifs de la réforme de la formation initiale à travers les aspects suivants :
au plan pédagogique, assurer les enseignements à partir des treize (13) modules de formation
au plan de la gouvernance, implémenter le nouvel organigramme-type des CAFOP ainsi que les outils de gestion stratégique et opérationnelle.
Le bilan a ainsi permis d’identifier de nombreuses faiblesses dans l’implémentation des différents dispositifs et a, par conséquent, fait les recommandations suivantes :
La poursuite de la phase pilote pour ces trois (03) CAFOP ;
L’extension de l’expérimentation de la réforme à trois (03) autres CAFOP que sont : Abengourou, Bondoukou et Dabou ;
L’adoption d’un plan de renforcement des capacités de tous les acteurs des six (06) CAFOP pilotes en début d’année scolaire ;
L’adoption d’un plan de formation pour les dix (10) CAFOP témoins à la maîtrise des dispositifs de la formation modulaire.
f) L’étape de la phase pilote 2 (2018-2019)
Elle a concerné les six (6) CAFOP retenus lors du bilan général de la phase pilote 1. Elle visait la poursuite de l’expérimentation de la formation modulaire en prenant en compte les résolutions issues du bilan de la phase pilote 1. A l’issue du bilan général et au regard des résultats satisfaisants de cette deuxième phase, Madame le Ministre de l’Éducation Nationale de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle a décidé du passage à échelle de la réforme de la formation initiale des maîtres à compter de l’année scolaire 2019-2020. 6 g) L’étape de la généralisation de la formation modulaire (2019-2020)
Les dispositifs de la réforme de la formation initiale des maîtres ont été étendus à l’ensemble des seize (16) CAFOP de Côte d’Ivoire à travers les aspects liés à la formation modulaire, à l’encadrement des stages en tutelle et en responsabilité et à la gouvernance.
Malgré le contexte difficile lié à la pandémie du COVID-19, le plan de formation de la première année a été exécuté à 87,5%, soit sept (07) modules sur huit (08), à l’exception du CAFOP d’Aboisso qui a exécuté six (06) modules sur huit (08), soit 75%.
Cependant, il est à noter que les dix (10) CAFOP témoins ayant intégré la formation modulaire ont éprouvé d’énormes difficultés à mettre en œuvre efficacement la formation modulaire à cause d’un déficit de renforcement de capacités des différents acteurs.
III. ACTIVITÉS RÉALISÉES
1- Au titre de la production de documents/outils : modules, documents d’accompagnement, outils de pilotage.
Pour accompagner efficacement la réforme de la formation initiale des maîtres, de nombreuses productions ont été réalisées par l’Équipe Technique Nationale (ETN). Ce sont :
• Les documents d’accompagnement
Le guide de bonne gouvernance des CAFOP ;
Le manuel du formateur ;
Le manuel de l’élève-maître ;
Les dispositifs d’accompagnement de la recherche (le portfolio, le dossier pédagogique, le projet éducatif)
• Les outils de pilotage de la réforme
L’organigramme type des CAFOP ;
Le référentiel de compétences de l’instituteur ivoirien ;
Le référentiel de formation des élèves-maîtres ;
Les plans de formation 1ère, 2ème et 3ème année ;
Les textes cadres de la réforme ;
Le nouveau format de l’évaluation en formation modulaire ;
Le dispositif d’encadrement de la troisième année.
• Les modules de formation en 1ère et 2ème année 7
Planification des apprentissages
Gestion des apprentissages
Évaluation des apprentissages
Recherche pédagogique en CAFOP
Maîtrise linguistique pour une pratique didactique efficace
Gestion des classes à profils spécifiques
Gestion des classes du préscolaire
Éducation inclusive
Éducation à la santé
Technologie de l’information et de la communication
Environnement et vie scolaire Valeurs, éthique et déontologie du métier d’instituteur
Droits de l’homme, culture de la paix et citoyenneté
2. Au titre de l’information et de la sensibilisation
Du 14 au 21 Janvier 2018, l’équipe technique nationale a effectué une mission de sensibilisation et d’information de tous les acteurs de terrain (DREN, APFC, IEPP, CPPP, DEP, maître d’application et Personnels des CAFOP) à travers les bassins pédagogiques rattachés au seize (16) CAFOP, à l’effet de leur présenter tous les dispositifs de la réforme afin qu’ils se les approprient pour une mise en œuvre plus aisée.
3. Au titre de la formation
Pour donner suite aux recommandations du bilan général de l’année scolaire 2017-2018, l’équipe technique nationale supervisée par l’Inspection générale a conduit des sessions de formation à l’intention des acteurs de CAFOP selon le programme suivant :
- Du 21 au 27 octobre 2018 : formation des personnels des CAFOP de Bondoukou, Abengourou et Dabou, intégrant l’échantillon de l’expérimentation.
- Du 28 octobre au 02 novembre : formation des personnels des CAFOP de Grand-Bassam, Gagnoa et Yamoussoukro, faisant partie de la phase pilote 1.
- Du 13 janvier au 09 février 2019, formation des personnels des dix (10) CAFOP témoins à la maîtrise des dispositifs de la réforme.
- Du 05 au 09 mars 2019, formation des trente-six (36) DREN et des cinq (5) DDEN à l’appropriation des dispositifs de la réforme de la formation initiale des maitres 8
4. Au titre du suivi-évaluation
Pour s’assurer de la bonne exécution des consignes données lors des différentes missions de formation, une mission conjointe DELC-IGEN a effectué une évaluation à mi-parcours de la mise en œuvre des aspects pédagogiques et administratifs de la réforme de la formation initiale des maîtres. Cette mission a servi de cadre pour amener les Directeurs de CAFOP à se plier à la reddition des comptes relativement à la gestion des frais d’inscription de 1ère et 2ème année.
5. Au titre de la coopération
Le processus de la formation initiale des maîtres qui a démarré en mars 2012 n’aurait pu atteindre le stade actuel sans les précieux concours de nos partenaires techniques et financiers que sont :
- La Banque Mondiale à travers le Projet d’Appui à l’Éducation de Base (PUAEB) qui a fourni l’essentiel du financement des étapes 1 à 3.
- L’UNICEF à travers le projet de Développement Intégré du Jeune Enfant (DIJE), pour avoir fourni le financement pour l’amélioration des contenus des modules « gestion des classes du préscolaire », « Éducation à la santé » et « Éducation inclusive ».
- L’ONG Graines de Paix, pour sa contribution significative à l’écriture des modules : Valeurs, éthique et déontologie du métier d’instituteur, Droits de l’Homme, Citoyenneté et Culture de la Paix, Planification des apprentissages, Gestion des apprentissages, Éducation inclusive, Évaluation des apprentissages et pour les nombreuses missions de formation et d’encadrement des professeurs de psychopédagogie et d’EDHC des CAFOP, à l’implémentation de la culture de la paix.
- L’ONG Cœur d’Espoirs Canada, pour son implication à l’amélioration des contenus des modules : Éducation inclusive, Gestion du préscolaire et pour la réécriture du module Maîtrise linguistique pour une pratique didactique efficace et ses contributions au cours des différents séminaires et ateliers de réflexion sur la réforme.
- L’École Normale Supérieure (ENS), pour sa franche collaboration à la formation initiale des professeurs de CAFOP, et pour l’encadrement pédagogique des professeurs stagiaires.
- TaRL Africa à travers l’arrimage des contenus du Programme d’Enseignement Ciblé (PEC) aux modules de formation en vigueur au CAFOP.
6. Au titre des innovations
La réforme de la formation initiale a engendré des innovations importantes dans les pratiques enseignantes et administratives. Ce sont :
- La création du conseil de formation, organe présidé par le Directeur régional en vue de planifier et exécuter les plans de formation L’adoption d’un format nouveau pour la certification DIS/DIAS, CAP/CEAP ;
- L’intégration des professeurs de CAFOP dans le jury de certification au CAP/CEAP ;
- La construction d’un dispositif d’encadrement des élèves-maîtres en stage en responsabilité intégrant les acteurs de terrain (APFC, IEPP, CPPP) ;
- La création du conseil d’ateliers en vue d’une harmonisation des pratiques enseignantes ;
- La redynamisation de la tenue des concertations des ateliers disciplinaires ;
- L’ouverture du CAFOP sur les réalités du bassin pédagogique.
Les documents officiels